Ces directeurs généraux inamovibles

Nommés à la tête des entreprises parapubliques depuis plus de 09, et ce en violation de la loi,  certains responsables des sociétés d’Etat, malgré les dossiers qui les accablent, continuent de filer le parfait amour avec leur fonction.

 

Paul  Biya a procédé vendredi dernier aux nominations des responsables au sommet  de certaines sociétés d’Etat. Au total, c’est  4 directeurs généraux qui ont été placés à la tête de la Camtel, l’Enam, la Scdp et  de  la mission de développement du Nord-ouest (Mideno). Cet acte du chef de l’Etat reconfirme à leur poste certains directeurs généraux, qui donnent l’impression d’être désormais inamovibles. Après 44 ans d’activité, Ernest Evina Ela reste directeur général du Centre national d’études et d’expérimentation et du machinisme agricole(Ceneema). Nommé à ce poste en 1974, par l’ancien président Ahmadou Ahidjo, il l’occupe  jusqu’à ce jour. Adolphe Moudiki,  trône à la tête de la Société Nationale des Hydrocarbures (Snh) depuis 1993. Soit 25 ans en continu  dans la gestion du pétrole camerounais.   Yaou Aissatou,  est directrice générale de la de la Société Nationale d’Investissement (Sni) depuis  15 ans.  Après un bref passage au gouvernement comme ministre de la Condition Féminine, elle est nommée à la tête de cette société en septembre 2003.   L’Office Nationale du Cacao, est dirigé depuis janvier 2006 par Michaël Ndoping.  Malgré sa longévité, la mission  qui lui a été assignée,  de  ramener de l’ordre dans le secteur libéralisé des cultures de rente et de relancer cette culture, reste un défis. Depuis 10 ans et malgré ses multiples casseroles, Alain Olivier Noel Mekoulou Mvondo est directeur général de la Caisse nationale de la prévoyance sociale.  A 59 ans, cet inspecteur principal des régies financières reste l’un des directeurs généraux les plus controversés.  D’aucuns lui collent une vie privée et professionnelle assez litigieuse  et  d’autres lui prêtent une compétence rarement vue chez les responsables de son acabit. On se rappelle que l’actuel directeur général de la Cnps a fait la prison à Nkondengui  a été libéré pour "faits non établis"  grâce à l'intervention de certains réseaux. On se rappelle aussi qu’il est l’un des rares responsables au Cameroun, dont la structure qu’il dirige a réalisé des  les excédents budgétaires énormes.

Violation de la loi

La loi du 22 décembre 1999 portant statut général des établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic, en son article 47, stipule que  «le Directeur général, et s’il y a lieu, le Directeur Général Adjoint sont nommés à la majorité des 2/3, par le conseil d’administration sur proposition de l’actionnaire majoritaire ou unique pour une durée de trois ans renouvelable deux fois. Soit une durée ne pouvant excéder neuf ans à la tête d’une entreprise publique». Une disposition, qui  à la pratique semble avoir perdu tout son sens  que ce soit aux yeux de ceux qui trônent indéfiniment à la tête de ces structures, qu’aux yeux de Paul Biya qui a lui-même promulgué cette loi et en fin de compte  chargé de la faire appliquer .

 

 

Entreprises d’Etat: Ces directeurs généraux inamovibles
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