Liberté de la presse: Issa Tchiroma plaide pour le durcissement
10 janv. 2019Liberté de la presse
Issa Tchiroma plaide pour le durcissement
Le ministre de la communication porte parole du gouvernement défendait cette cause lors de son discours de clôture de la 9e conférence des présidents des instances de régulation de la communication d’Afrique (Circaf).
Après trois jours de travaux, la 9e conférence des présidents des instances de régulation de la communication d’Afrique (Circaf), a fermé ses portes, vendredi dernier au palais des congrès de Yaoundé. La rencontre qui a reçu une dizaine de délégation seulement sur les 32 attendue, s’est terminée avec l’élection de Petre Essoka, président du conseil national de la communication du Cameroun, à la tete du réseau des instances africaines de régulation de la communication (Riarc). Lors de son discours de clôture, le ministre de la communication, représentant personnel du premier ministre chef du gouvernement n’est pas passé par quatre chemins pour demander aux régulateurs de la communication présents dans la salle d’être plus dur envers la presse. Car, dit-il : « La régulation des medias est pour la presse ce que la justice est pour la bonne marche de la société. »Comme pour paraphraser en faisant sien cet adage cher aux romains : la régulation est dure, mais c’est la régulation. Tout au long de son propos, Issa Tchiroma Bakary a voulu lui-même se substituer en régulateur des medias, blâmant la presse qui pour lui « tente s’ériger au dessus des normes qui structurent la société. » Comme s’il avait un compte particulier à régler avec la presse et les journalistes, le ministre de la communication a même intenté un faux procès aux acteurs des medias, qui, dit-il « s’organisent en des groupes de pressions pour opposer à la société des privilèges d’immunité voire d’impunité absolu. ». Tout au long de son envolée, il a cet autre grief qui selon lui s’érige en « quatrième pouvoir après l’exécutif, le législatif et le judicaire ». Le ministre de la communication a peut être feint d’ ignorer qu’une presse responsable ne saurait jamais se placer en un quatrième pourvoir, mais plutôt en un contre-pouvoir, car son rôle n’est pas de faire de la politique mais d’informer et de commenter. Le porte parole du gouvernement a ainsi clos son propos en conseillant aux régulateurs « d’assigner à la presse des limites naturelles, des droits qui lui sont reconnus de protéger les institutions et l’intimité de la vie privée d’autrui »