Minsep, Fecafoot main dans la main pour l'immergence
Minsep, Fecafoot main dans la main pour l'immergence

Lions indomptables

Minsep-Fécafoot main dans la main pour l’immergence.

Le Cameroun a fait du vaste chantier des grandes réalisations le cheval de bataille de son plan pour l’émergence à l’horizon 2035. Mais les décisions qui sont prises par les autorités en charge des questions sportives et notamment le football, semblent être de nature à immerger le pays dans les eaux glacées d’un sous-développement endémique. La nomination Hugo Broos à la tête des lions indomptables, l’affaire V. Finke et le flot artistique à la fécafoot à quelques mois d’échéances importantes…

Le samedi 13 février 2016 sera à jamais gravé dans les mémoires comme le jour où les fossoyeurs du

football camerounais ont décidé mettre fin à tout espoir d’émergence de notre sport roi. Ce jour-là, par un communiqué rendu public, « le président » de la Fécafoot, Sidiki Tombi A Roko « après avis du ministre des sports et de l’éducation physique » nommait le sélectionneur National des lions indomptables. A la surprise générale, un belge de 64 ans du nom de Hugo Broos. Un nom qui pose problème à la conscience nationale. Il est en effet l’homme qui coachait la JSK (Algérie) lorsque fut assassiné Albert Ebosse ; une affaire jamais élucidée… En tout cas, il sera assisté d’un autre belge, Sven Vandenbroeck avec comme préparateur physique, un français du nom de Christophe Manouvrier. Les nationaux Boukar Alioum (entraineur des gardiens) et Alexandre Belinga (adjoint N°2). Exit donc Bonaventure Djonkep qui fait ainsi les frais de ce remue ménage. 250 postulants selon la fécafoot et une short list à laquelle vous pouvez adjoindre des consultations ou auditions en Europe n’auront ainsi servi à rien. Et de l’argent jeté en brousse…

Minsep et Fécafoot disent oui au Néocolonialisme au nom des réseaux.

Le déni de la compétence locale est un délit contre la pensée, un crime contre l’intelligence. En décidant de mettre à la tête de la sélection fanion de football un étranger et lequel ! les deux dirigeants du minsep et de la Fécafoot ont décidé de la recolonisation du Cameroun. Triste sort pour un pays qui prétend être émergent à l’horizon 2035. Si aucune logique n’obéit au recrutement du technicien belge, des pistes de compréhension peuvent être trouvées.

D’abord les réseaux puma qui depuis quelques années dictent leur loi scabreuse et mafieuse dans les milieux du football camerounais. De certaines oreilles bien renseignées au minsep et à la Fécafoot, la crise qui perdure au sein de la fédération est également agrémentée par les mêmes réseaux de l’équipementier allemand. Les observateurs avertis de la scène footballistique camerounaise se souviennent encore du recrutement de Volker Finke imposé par la mafia de Puma. Un coach dont l’incompétence et l’incurie ont été étalées à la face du monde lors du mondial brésilien en 2014. Notons que son nom ne figurait déjà pas dans la short list et curiosité, c’est dans les valises d’une société allemande venue négocier la conclusion du contrat des cartes biométriques que se trouvait Volker Finke. La suite, vous la connaissez : un contrat juteux et bien ficelé, des résultats catastrophiques et une fin triste devant les tribunaux. Il faut dire que la Fécafoot par l’entremise de son « président » Tombi, a discrètement remis une enveloppe de 470 millions de FCFA alors même qu’il annonçait publiquement qu’il ne cèdera pas un seul radis et pour cause ? Des informations proches du dossier font état de ce que les réseaux Puma auraient mis la pression sur Tombi A Roko et Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, le ministre des sports et de l’éducation physique, afin que tout soit mis en œuvre et dans les délais, pour remettre à Finke son dû sinon…

D’une autre source bien introduite, c’est le même réseau Puma qui fait atterrir non seulement le Belge Hugo Boss à la tête des lions comme entraîneur et sélectionneur, mais également Rigobert Song à la tête de l’équipe A au détriment de Martin Ndtoungou Mpilé, un moindre mal.

Que vaut Hugo Bross par rapport à l’expertise locale ?

A la vérité, pas grand-chose pour ne pas dire rien. A 64 ans et 28 ans de carrière comme entraîneur, le technicien belge n’a pour véritable fait d’arme que deux coupes de Belgique et deux titres de champion entre 1991 et 1997 avec Bruges. Trop peu, trop pauvre pour prétendre venir de sa lointaine Belgique coacher les Lions Indomptables qui, quoiqu’on dise, restent une valeur du Football international. De plus, ses passages dans en Algérie (JSK en 2014), en Turquie (Trapzonspor en 2009) ou même dans sa Belgique natale (Anderlecht en 2005 et Genk entre 2005 et 2009) ont tous été sanctionnés par des échecs. Pas de quoi en faire un entraîneur pour le Cameroun.

Par contre, Si vous évoquez des noms comme Bonaventure Djonkep, Alexandre Belinga, Patrick Mboma ou même Joseph Antoine Bell, Omog, Omam, Ekeke, on est en droit de se demander ce qu’un nain comme Bross cherche à côté de telles sommités. Jusques à quand les autorités en charge du football continueront-elles d’avoir le complexe du colonisé ?

Que ceux qui estiment l’expertise camerounaise pas assez avérée commencent par démissionner de leur postes au profit d’expatriés pour manque d’expérience ; triste sort pour notre pays. Les réseaux ont pris le pas sur l’intérêt national.

Pourquoi ne peut-on pas donner les mêmes dizaines de millions que touchera cet inefficace et incompétent de belge à un camerounais pour les mêmes raisons ?

La raison se trouve dans les réseaux, les pots-de-vin et autres pratiques aux antipodes de l’éthique républicaine.

Deux Pègres aux commandes

Tombi et le Minsep sont tous deux personnages troubles de notre sport. Le premier (et nous lui reconnaissons le principe de la présomption d’innocence) est sous le coup d’une procédure en justice dans le cadre du Fifa Goa lgate, du projet Goal III. Ajoutez à cela la scabreuse histoire du feuilleton Fécafoot, vous avez devant vous le parfait mafieux, un danger pour la jeunesse, un scandale pour notre sport roi, un homme qui a installé à Tsinga un réseau de falsification des dossiers administratifs des sportifs avec en prime des clubs fictifs dont le tristement célèbre Fécafoot FC en compagnie des ses sbires comme monsieur Mveng, dans le but de transférer illégalement des footballeurs du Cameroun au détriment des présidents de club, et au profit de leurs poches. On a encore en mémoire l’affaire Stéphane Mbia lors de son transfert de Rennes à Marseille, deux clubs français. On se souvient aussi du scandale étouffé des transferts en Asie et notamment à Singapour ou en Thaïlande. Et la liste de ces forfaits est encore longue…

Quant à Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, le sulfureux ministre des sports et de l’éducation physique a à son actif, une foultitude de scandales dont nous reviendront plus en détail dans une prochaine édition de votre journal. Mais de toute évidence, l’actuel Minsep est l’homme qui a détourné les primes des joueurs lors des jeux olympiques de 2000 à Sidney en Australie ; un méfait que cette génération de footballeurs n’a jamais pardonné à l’homme qui à l’époque déjà était ministre des sports… Les Pierre Wome, Serge Branco, Lauren, etc. en gardent encore un souvenir vivace. Si vous ajoutez à cette liste le scandale de Corée-Japon 2002, le départ à l’époque de Pierre Le chantre, l’affaire du véhicule de Branco, et bien d’autres scandales encore à son actif, vous comprenez bien la raison de ses atomes crochus avec l’actuel homme fort de Tsinga qu’il a consacré au mépris des règles et de l’éthique du sport.

Avec un tel cocktail explosif, le Cameroun est définitivement plongé dans l’im-mergence de son mouvement sportif. Deux pègres à la solde des lobbies. Deux traîtres de la République, deux ambassadeurs du néocolonialisme. Deux apôtres de la non industrialisation du Sport camerounais. En effet, d’où vient-il à l’esprit de deux personnes à qui les camerounais par le biais du chef de l’Etat ont remis une partie de leur souveraineté se lèvent pour les traiter d’incapables, d’irresponsables et d’immatures. D’accord. Si l’expertise nationale ne peut pas être valorisée par Tombi et son patron Bidoung, eux-mêmes seraient bien inspirés de rendre le tablier et proposer leur remplacement par des expatriés. Pourquoi seraient-ils sérieux et compétents eux, et non le reste des camerounais ? Tout cela pour justifier le recrutement d’un incompétent qui plus est, a vécu et caché la vérité sur la mort tragique d’un digne ambassadeur du football camerounais Albert Ebosse alors sous ses ordres. Si c’est cela l’hommage qu’on rend à Albert, Quelle trahison ! Deux…pègres…Deux mafiosi. Deux… décidés à démolir ce que d’autres au prix d’énormes sacrifices ont bâti, on dirait qu’ils sont habité par le complexe d’Oedipe ! Comment le sport camerounais pourrait-il émerger dans un monde globalisant si ses propres dirigeants privilégient la logique mafieuse des réseaux à la préférence de l’expertise, de la compétence locale, de ce que les autres appellent le protectionnisme intelligent ? si, animés par un vulgaire complexe de colonisé, ils continuent de croire qu’un “Blanc” incompétent est bien mieux qu’un “Noir” compétent, on dirait que la compétence était fonction de la couleur de la peau… O tempora, O mores ! (O temps, O mœurs…)

DENIS FLORENT ZAMBO

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