Criminalité infantile les chiffres inquiètent.

De nombreux cas de disparition et de décapitation ont été enregistrés au Cameroun ces deux derniers mois.

La petite Eva, 02ans, disparue le 30janvier et retrouvée décapitée 5 jours plus tard dans un petit ruisseau du quartier Makèpè Missoké à Douala, est la dernière découverte en date de cette liste macabre d’enfants de 0à9ans morts dans des circonstances horribles. Le lundi qui précède cette date, un autre enfant âgé de 5ans a été retrouvé mort, le crane ouvert sans cerveau au quartier Eleveur à Yaoundé. Des scènes atroces qui laissent perplexes et créées une psychose générale au sein des populations. Selon Vincent Sosthène Fouda, homme politique, connu pour son engagement dans l’affaire Vanessa Tchatchou, entre 02 décembre 2015 et le 03 février 2016, 13 cas de décapitation et 63 de disparition d’enfants ont été enrégistrés. A en croire ces chiffres du Sociologue camerounais, plus d’un enfant disparait au quotidien et environ 0,50 est décapité chaque jour. Certaines régions étaient la cible de ces atrocités, de plus en plus ce désolant phénomène semble avoir embrasé tout le pays. Si les populations signalent çà et là des découvertes de corps sans vie, d’autres par contre disparaissent sans laisser de traces. Avec les mesures prises par les pouvoir publics, on a pensé à la fin de cette abominable kermesse. Sur le terrain, les faits semblent prouver le contraire. Les sans foi ni loi multiplient les ruses pour mieux appâter leurs proies. Qu’est ce qui peut donc être à l’origine d’une telle cruauté ? Certains présumés interpelés par les fins limiers de Mbarga Nguele sont passés aux aveux.

Des crimes qui profitent aux sectes

Dans son livre intitulé : « Méditations de prison » Titus Edzoa résume en quelques mots certaines pratiques mystiques: « Boire tout frais du sang humains[…], livrer en sacrifice à la confrérie et tour à tour les plus aimés de ses proches[…], forniquer avec des cadavres féminins » ces affirmations de l’ancien Secrétaire Général de la Présidence de la République se sont confirmées en Aout dernier dans la ville de Dschang à l’Ouest Cameroun. Lors de l’enquête ouverte suite à l’assassinat du petit Oriol Fotso retrouvé pendu près d’une fosse dans un immeuble en construction au quartier Tchoualé, Gildas Wamba, principal suspect de ce crime odieux, interpelé par la police ne lésinera pas de passer aux aveux. « L’assassinat de ce enfant était conforme aux exigences rituelles d’une réunion dont fait partie son père Eric Mekontchou » Indique t’il aux éléments de la police. Le suspect ira plus loin en donnant la liste des membres de cette secte qui seraient pour la plupart des hommes d’affaires nantis et bien connus dans la ville de Dschang. Sous l’ordre du Procureur de la ville, plusieurs dizaines d’interpellations suivront. Ces révélations sont très inquiétantes pour la population quand on sait combien d’hommes autour de nous sont soupçonnés appartenir à ces cercles vicieux. Pourquoi l’Homme peut il se livrer à de telles atrocités ? Se demande le commun des mortels. Lucien Dambélé dans un colloque organisé par l’Unesco à Libreville sur les moyens de prévention des crimes rituels résume les causes profondes de ces meurtres en quelques points : « L’éducation traditionnelle basée sur les connaissances mystiques et ésotériques, la recherche effrénée de la supériorité sur tout les plans, crime à but commercial, la garantie d’un avenir meilleur à son enfant héritier, la jalousie sous toutes ses formes, le désir de s’identifier aux divinités supérieures de la cosmogonie, la superstition, l’égoïsme, la folle ambition »

Quelles solutions à envisager pour éradiquer le fléau.

Afin de venir à bout de cette barbarie qui endeuille et consterne nos familles, plusieurs mesures sont envisageables. Il s’agit d’explorer les pistes pour trancher le nœud gordien d’un fléau qui jusqu’à ce jour échappe au contrôle des pouvoirs publics. Un exercice qui interpelle l’effort de tout un chacun, d’autant plus qu’il s’agit de lutter contre une hydre dont les tentacules vont changeants au gré des mesures prises pour l’éliminer. La question à se poser est tout à fait simple : quelle peut être notre part dans la protection de nos enfants ? S’engager de concert pour lutter contre ces pratiques et non se contenter de déplorer les faits semble être le meilleur antidote contre ces excès de violence. Cette lutte concerne principalement, les pouvoirs publics, la police, les médias et les populations. Ainsi donc, il faut relayer toutes informations susceptibles de servir cette cause commune, publier intégralement les identités des coupables dans les médias, dénoncer avec courage et fermeté ces pratiques, intensifier les contrôles des voyageurs, accompagner les enfants sur le chemin de l’école, organiser une fouille systématique des véhicules, mobiliser les forces de l’ordre dans les zones à haut risque, procéder à des interpellations policières après chaque disparition. A l’avenir voter une loi spéciale qui punira sévèrement les auteurs.

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